Code Déontologique


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1. Atténuer la souffrance

Il peut être extrêmement éprouvant et traumatisant sur le plan psychologique pour les personnes interviewées de se remémorer leurs expériences douloureuses reliées au génocide, à la guerre et au déplacement. De même, écouter ces histoires peut s’avérer une épreuve difficile pour les chercheuses/chercheurs. La publication, la réinterprétation et la diffusion des histoires des personnes interviewées peut également représenter une expérience pénible et perturbante.

Pour y remédier, des moyens sont mis en œuvre pour que les participantes/participants et les chercheuses/chercheurs bénéficient du soutien de travailleuses/travailleurs sociaux, de conseillères/conseillers et de psychologues (voir la fiche d’information).

En ce qui concerne les participantes/participants qui sont également des réfugié(e)s, toute divergence entre les récits d’histoires de vie fournis aux chercheurs et ceux fournis aux services de l'immigration peut avoir des conséquences négatives. Pour minimiser le risque de conséquences juridiques négatives, il est essentiel que les chercheuses/chercheurs aident les participantes/participants à prendre des décisions éclairées quant à ce qu'ils décident de révéler et en ce qui concerne le niveau de confidentialité de leur entrevue.

Les responsables du projet s'assurentt également que toute personne qui travaille avec du matériel confidentiel est pleinement consciente de ses responsabilités à cet égard.

2. Obtenir un consentement éclairé

Le consentement éclairé sera obtenu par le biais d’entretiens avec les participantes/participants avant et immédiatement après les entrevues. Les intervieweuses/intervieweurs informeront les participantes/participants de l’objectif de l’entrevue, de la procédure et de leurs options concernant la confidentialité et l’accessibilité aux enregistrements et/ou transcriptions. Les participantes/participants seront informés des utilisations possibles de l’entrevue par les chercheuses/chercheurs travaillant dans le cadre du projet et que les coordonnatrices/coordonnateurs auront un contrôle limité sur l’utilisation du matériel par des chercheuses/chercheurs non affiliés une fois qu’il sera archivé. Ces questions auront été traitées lors des réunions préalables aux entrevues, mais elles seront abordées en termes plus concrets avant l’entrevue elle-même et les participantes/participants devront signer un formulaire de consentement. Les participantes/participants pourront modifier les termes du formulaire lorsque l’entrevue sera terminée. Enfin, il est à noter que les formulaires de consentement sont des accords de droit d’utilisation et qu’il n’y a pas de transfert de droit d’auteur.

3. Les droits et options des participantes et participants tout au long du déroulement des entrevues

La participante ou le participant peut choisir de mettre fin à l’entrevue à tout moment et demander que l’enregistrement de l’entrevue soit détruit. Ce droit d’interruption sera abordé avec les interviewé-e-s avant le début de l’entrevue et figure dans le formulaire de consentement. Après l’entrevue, les participantes/participants auront la possibilité de revoir les termes de leur participation et d’apporter tout changement au consentement. Les demandes ultérieures de modification de l’entrevue ou des termes en vertu desquels elle sera rendue disponible aux chercheuses/chercheurs seront traitées en fonction de chaque cas. Le temps de transcription et de préparation pour archivage de l’entrevue tiendra lieu de délai de grâce. En général, aucune participante/aucun participant ne pourra demander la confidentialité ou l’accessibilité restreinte à son entrevue après que les entrevues auront été rendues disponibles aux chercheuses/chercheurs ; de tels changements ne seront pris en compte que dans des cas exceptionnels. De plus, les organisatrices/organisateurs du projet ne seront pas en mesure de contrôler les utilisations futures du matériel par des chercheuses/chercheurs non affiliés une fois qu’il aura été archivé. Dans tous les cas, cependant, les organisatrices/organisateurs du projet travailleront en toute bonne foi pour assurer que le matériel archivé est utilisé conformément aux meilleurs intérêts des participantes/participants et selon les restrictions prévues dans leur formulaire de consentement.

4. La responsabilité des chercheuses et chercheurs concernant les questions de confidentialité

Si des participantes/participants demandent l’anonymat, leurs entrevues enregistrées seront sécurisées et seuls y auront accès la chercheuse/le chercheur principal/e, la/le responsable du groupe de travail correspondant, les archivistes agréés et les transcripteuses/transcripteurs ayant accepté par écrit de protéger l’identité des participantes/participants impliqués. Les organisatrices/organisateurs du projet s’assureront que les chercheuses/chercheurs sont pleinement conscients de leurs responsabilités vis-à-vis des participantes/participants qui ont demandé la confidentialité/l’anonymat. Ateliers de théâtre et projets de jeunes réfugié-e-s : l’anonymat ne peut être accordé dans le cadre de ces projets, mais les participantes/participants peuvent demander que leur identité soit protégée par un pseudonyme ou par le biais de la confidentialité, lorsque le travail issu de cette recherche est sur le point d’être publié, produit ou mis en scène. Lorsqu’une participantes/un participant demande que sa contribution soit rendue confidentielle, les chercheuses/chercheurs feront en sorte de s’assurer que sa demande est satisfaite autant que faire se peut.

5. Accessibilité aux enregistrements et transcriptions

Les participantes/participants fournissant des histoires de vie recevront une copie de leur entrevue sur DVD ou sur CD et auront la possibilité de la revoir en utilisant les installations du Centre d’histoire orale et de récits numérisés de l’Université Concordia. Les participantes/participants bénéficieront du même accès au reste des archives que les autres chercheuses/chercheurs. Les participantes/participants à des ateliers de théâtre ou à des projets de jeunes refugié-e-s auront presque totalement accès aux résultats de recherche en ce sens qu’elles et ils aideront à déterminer les produits pour les projets eux-mêmes.

6. Le « partage de l’autorité » comme principe central du projet

Ce projet repose sur le partage de l’autorité (Frisch) et constitue un effort de collaboration, dans tous les sens et à tous les niveaux. Au niveau de la recherche, le projet repose sur le partage de l’autorité sur les récits d’histoires de vie – une collaboration entre chercheuse/chercheur et sujet de la recherche. Les communautés sont des collaboratrices, et les véritables partenaires du dialogue et elles sont aussi les sujets de la recherche (le projet a été élaboré par une équipe de 37 participantes/participants dans la région de Montréal, dont 15 communautés partenaires représentant les diverses communautés d’immigrantes/immigrants de la ville, ainsi que des organismes du patrimoine, des organisations des droits de la personne et des entités d’enseignement). Par ailleurs, le projet prévoira des stratégies de partage de l’autorité au-delà de l’étape de l’entrevue, pour que les interviewé-e-s et les partenaires de la communauté aident à l’interprétation des entrevues et participent à la production de la recherche. Le projet est aussi un projet explicite de collaboration au plan de la gestion ; il repose sur une structure de l’autorité qui maintient la parité entre les chercheuses/chercheurs universitaires et les représentantes/représentants de la communauté aux niveaux clés de la prise de décision. Les partenaires du projet, à savoir toutes les organisations de CURA, seront l’organe décisionnaire ultime.

7. Recrutement des interviewé-e-s

Le recrutement des participantes/participants est important à plusieurs égards et il est étroitement lié au concept de partage de l’autorité. Les différentes communautés en collaboration seront approchées de diverses manières pour que soit recruté le plus large éventail possible de participantes/participants. Les stratégies de recrutement seront (1) les communiqués d'intérêt public - radio, télévision, journaux locaux et autres -, (2) les affiches et dépliants, (3) l’intervention par le biais des associations communautaires, (4) les babillards, les rencontres communautaires, etc., (5) le bouche-à-oreille (ou le sondage en boule de neige). Les coordonnateurs d’entrevue dans chaque groupe de travail réfléchiront au type de recrutement. Les objectifs de l’entrevue et les procédures seront brièvement décrits aux éventuels interviewé-e-s contacté-e-s pour une pré-entrevue.

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